Retour sur les inventaires de lombrics

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29/04/2022

Les vers de terre, ingénieurs du sol

Les lombriciens représentent 70% de la biomasse animale terrestre dans les zones tempérées, ce qui correspond à la plus importante abondance d’individus de tous les écosystèmes. Ils sont parmi les auxiliaires du sol les plus reconnus de par leur contribution à la fertilité des sols. En effet, les vers de terre jouent un important rôle dans la dégradation et le recyclage des litières et de tout résidu organique disponible dans le sol ou à sa surface. Ils créent des réseaux de galeries qui assurent un transfert et un stockage du carbone dans les sols ou de l’eau. Cela favorise l’aération du sol via la diffusion des gaz et facilite le développement et la progression des racines (source : Ecobiosoil).

 

 

Campagne de mesures 2021

Les inventaires de vers de terre ont été réalisés sur les parcelles du site atelier BACCHUS du 16 au 25 mars 2021. Les abondances mesurées sont nettement plus faibles qu’en 2019, avec une moyenne de 187 individus/m² cette année contre 251/m² en 2019. Cela peut s’expliquer en partie par le fait que cette campagne a été réalisée plus tôt en saison en 2021 qu’en 2019 (dates 2019 : du 15 au 19 avril).

Le graphique ci-dessous représente les proportions de lombrics capturés dans le réseau en fonction de leur classe écologique.

 

Au total, nous avons échantillonné les individus sur 40 parcelles viticoles, soit 160 mottes de terre et 1197 vers de terre, soit une moyenne de 187 individus/m², tous types de sols confondus. Leurs classes écologiques ont été déterminées puis ils ont été relâchés dans leur parcelle d’origine.

La centaine d’espèces de lombrics en France se répartissent en 3 grandes classes écologiques :

Les « anéciques » : de grande taille, ils vivent dans le sol dans des galeries +/- verticales et viennent se nourrir à la surface des matières organiques en décomposition. Plus de la moitié des vers collectés dans le réseau appartiennent à cette classe (54,9 %).

Les « endogés » : peu pigmentés, ils vivent dans le sol sans remonter à la surface. Ils représentent un gros tiers des individus capturés (37,4 %).

Les « épigés » : de petite taille, très colorés, ils vivent à la surface du sol, dans la litière de feuilles ou tout amas de déchets organiques en décomposition (tas de fumier ou compost par ex.) qu’ils décomposent. Ces derniers ont surtout été collectés dans les vignobles enherbés et représentent une faible proportion des effectifs (7,7 %).

 

Effet du mode de gestion des sols

Nos comptages nous permettent de montrer que le niveau de perturbation physique des sols a une incidence forte sur les populations de lombrics dans les sols. Comme le montre le graphique ci-contre, les interrangs couverts par un enherbement « permanent » comptent en moyenne 240 individus/m², soit quasiment deux fois plus que dans les interrangs ayant subi au moins un travail du sol au cours du dernier mois et dans les interrangs semés qui comptent en moyenne 120 individus/m².

Le graphique à gauche présente les abondances moyennes de vers de terre (/m²) collectés en fonction du mode de gestion des sols : E = enherbé, S = semé, T = travaillé

 

Cette étude est financée avec le concours de l’Observatoire Français de la Biodiversité dans le cadre du projet DEPHY EXPE OPERA.

 

LA DOCUMENTATION

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